Polina, Nastia et Sophia ont entre 8 et 9 ans et vivent dans un village de la région de Tchernihiv, en Ukraine. Nous les avons rencontrées dans leur école, après une séance d’éducation aux dangers des mines.
Comme ses deux camarades, Polina s’est réfugiée avec sa famille dans un abri souterrain au début du conflit: « Je me souviens surtout des bruits d’explosion, et que j’avais peur. »
Aujourd’hui, les fillettes ont repris le chemin de l’école mais doivent faire preuve de grande prudence: leur village est encore criblé de restes explosifs issus des combats. « Lorsque le calme est revenu, nous avons trouvé beaucoup de munitions non explosées: des restes de roquettes Grad dans les jardins, des grenades dans les maisons… » raconte Natalia Pokhylko, 43 ans, une parent d’élève de la classe. Les enfants sont particulièrement exposés à cette menace lorsqu’ils jouent à l’extérieur. La petite Polina a d’ailleurs l’interdiction de se promener sans adulte.
« Un jour, alors que le village était libéré et que nous n’étions plus cachés dans la cave, j’ai vu un jouet le long de la route, un lapin. Mais je me suis souvenue qu’il ne faut pas ramasser les jouets parce qu’ils peuvent être très dangereux! Je ne me suis pas approché de ce lapin, même si j’en avais très envie! Puis une voiture spéciale est arrivée et le jouet a été emporté » se rappelle Nastia.
Les enfants sont curieux, et peuvent être tentés de s’amuser avec des objets intrigants. À l’école, Polina a appris qu’il ne faut surtout pas toucher les objets qui se trouvent par terre: « Même les jouets ou les téléphones portables, car ils peuvent cacher des engins explosifs. »
Liudmila, la mère de Sophia, est très inquiète pour sa fille: « Elle aime tout ce qui est brillant, ce qui est nouveau, alors j’ai peur qu’elle ramasse quelque chose de dangereux ». La jeune femme est soulagée que sa fille ait accès à des messages de prévention à l’école.
« La première année de la guerre, c’était nous, les adultes, qui expliquions aux enfants les dangers, mais maintenant ils en savent encore plus que nous! » explique Liudmyla, une autre parent d’élève de 38 ans.
« Ne pas toucher et prévenir les adultes »: c’est ce dont Sophia se souvient de sa séance d’éducation aux risques avec la FSD. « J’ai appris qu’un « papillon » est une mine très dangereuse qui peut nous blesser gravement » se rappelle la petite fille, qui se réfère à la tristement célèbre PFM-1, cette petite mine en plastique vert surnommée la « mine papillon ».
Le déminage de toute l’Ukraine prendra des décennies. La manière la plus efficace de sauver des vies à court terme reste l’éducation aux risques des engins explosifs. À ce jour, neuf équipes de sensibilisation de la FSD sillonnent les écoles et villages ukrainiens. Des équipes supplémentaires seront déployées courant 2024 pour renforcer la diffusion de ces messages vitaux.
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