La Colombie, un paradis terrestre de la biodiversité, a été touché pendant plus de cinq décennies par un conflit armé qui a laissé derrière lui de nombreuses mines antipersonnel et autres engins explosifs. Aujourd’hui, le déminage de ce pays est entravé par certains obstacles et requiert des pratiques spécifiques, respectueuses de ses écosystèmes. La FSD aide les autorités colombiennes à faire face à ces défis.
Située dans la zone intertropicale du continent américain, traversée par la cordillère des Andes et délimitée par l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, la Colombie est un des pays les plus riches au monde en termes de biodiversité. On y trouve des montagnes enneigées, des forêts sèches ou humides, des plaines, des zones humides andines ou encore des déserts. À ce jour, plus de 50 000 espèces ont été recensées dans le pays.
Le long conflit armé entamé dans les années 1960 a laissé des traces sur le territoire colombien: de nombreuses mines antipersonnel et autres engins explosifs utilisés par les forces gouvernementales et les guérilleros sont toujours dans les forêts, menaçant les communautés locales ainsi que la faune colombienne. Dès 2010, des ONG de déminage humanitaire ont commencé à soutenir les efforts gouvernementaux à cet égard, et ont reçu l’autorisation officielle de déminer le pays trois ans plus tard. En 2016, le gouvernement colombien et les FARC ont signé un accord de paix, ce qui a contribué à un changement des conditions de sécurité et permis la mise en place de bonnes pratiques environnementales en matière de déminage. Une loi a été adoptée dans le but de réduire l’impact des interventions de déminage humanitaire sur les écosystèmes sur l’ensemble du territoire national et en particulier dans les zones à forte valeur écologique.
Pour les démineurs, travailler en Colombie présente des défis particuliers. Localiser des explosifs dans les zones à végétation dense n’est pas aisé. Les chiens détecteurs de mines peuvent être une bonne solution mais leur formation est longue et coûteuse. Une autre difficulté est la variété de mines qui contamine le pays : celles-ci vont de dispositifs rudimentaires activés par simple pression à d’autres plus complexes dotés de circuits électroniques, de minuteries et de commandes à distance. Dans ces derniers cas, il est nécessaire de recourir à un opérateur plus hautement qualifié qu’un démineur traditionnel.
Un autre facteur qui ralentit le déminage en Colombie est l’interdiction de l’utilisation des explosifs provenant du commerce pour détruire les restes explosifs de guerre. Ceci est expliqué par le fait que le gouvernement colombien craint leur utilisation à d’autres fins. Par conséquent, il faut trouver des méthodes alternatives pour détruire les mines, ou recourir aux services des forces de police ou de l’armée.
Depuis 2016, la FSD met en œuvre un programme de renforcement des capacités en matière de déminage en Colombie, avec le soutien du département d’État des États-Unis. La FSD apporte une assistance stratégique et des conseils techniques à l’autorité nationale colombienne de la lutte anti-mines, qui relève du Haut-Commissariat à la paix. Cette assistance couvre divers domaines comme les méthodes de déminage, les normes environnementales, les équipements de déminage mécanique, les chiens détecteurs de mines, la remise à disposition des terres à la population. La FSD organise en outre des ateliers techniques et met en place des plateformes informatiques pour la diffusion des données et informations sur l’action anti-mines.
Malgré les obstacles que rencontre la Colombie dans le déminage de son territoire, la FSD est confiante que le pays sera, d’ici quelques années, débarrassé de ce fléau. Les experts de la FSD continueront d’ici là d’apporter des conseils techniques sur les politiques et les normes aux autorités nationales pour les guider au mieux dans la gestion du déminage humanitaire.