Kamianka, un village rural situé dans l’est de l’Ukraine, a été le théâtre de violents combats au cours de l’été 2022. Après des mois de conflits, la contre-offensive ukrainienne a permis de libérer le village et une grande partie de la province de Kharkiv.
Malheureusement, selon Volodymyr, un habitant de Kamianka, « la plupart des maisons du village sont détruites, il ne reste que les fondations et des gravats. Néanmoins, ajoute-t-il, les gens rêvent de rentrer chez eux et de vivre en paix et en sécurité ». Larisa S., une autre habitante du village, partage le même avis : « C’est notre patrie. Mon père et mon mari ont construit notre maison. Même s’il ne restait que les fondations, nous la reconstruirions ».
Outre les destructions, des mois de conflits intenses ont laissé Kamianka et les terres environnantes truffées d’engins explosifs. Après avoir cultivé la terre pendant 23 ans, Volodymyr s’est retrouvé sans moyens de subsistance, ses champs n’étaient plus sûrs. Larisa quant à elle, a fait la triste découverte de l’ampleur de la contamination « ici, à Kamianka, tout est criblé d’engins d’explosifs. Le village entier a été couvert de mines antipersonnel russes ».
« Des accidents se produisent régulièrement », raconte Volodymyr. Des fermiers qu’il connaissait ont été tués par une explosion accidentelle quelques jours seulement avant que la FSD ne l’interroge: « Ils avaient décidé de ne pas attendre d’aide et ont commencé à déminer leurs terres eux-mêmes. Malheureusement, un accident s’est produit. Il est frustrant de constater que des personnes meurent non seulement sur la ligne de front, mais aussi en essayant d’assurer l’avenir de leur famille et de leur pays. »
La FSD s’entretient avec une résidente de Kamianka afin de déterminer les zones contaminées de la ville.
Larisa raconte qu’une dizaine de personnes ont été blessées dans la seule ville de Kamianka: «Nous connaissons les victimes, car ce sont nos voisins. Un homme a été blessé à l’œil par l’explosion d’une mine [antipersonnel], d’autres ont perdu leurs pieds. Il y a environ deux semaines, un garçon de 14 ans a été blessé.»
Face à ce danger, la FSD s’est attelée à la tâche urgente de déminer le village et ses environs, avec le soutien financier du Département d’État américain. Depuis leur déploiement à Kamianka, les équipes de déminage de la FSD ont sécurisé plus de 535 000 mètres carrés de terrain, détruit plus de 50 mines antipersonnel et découvert de nombreux projectiles de 152 mm non-explosés.
Lorsque Volodymyr a appris l’existence de cette opération de déminage, il s’est montré très enthousiaste: « Pour ma famille, c’est comme un lever de soleil, nous commençons à entrevoir un avenir radieux. Nous savons toutefois que le processus de déminage prend du temps et que nous devons être patient le temps que la FSD termine ses opérations.”
Larisa partage cet optimisme: « En plus de rêver de la fin de la guerre, nous rêvons aussi de reconstruire notre village natal. Nous avions un grand et beau village, et nous voulons qu’il soit reconstruit pour que les villageois·es reviennent. Nous espérons que les expert·es de la FSD achèveront bientôt le déminage afin que le village soit sûr. » Larisa parle également de la satisfaction quotidienne de voir qu’une partie du village a déjà été déminée. « C’est une source d’inspiration et d’espoir. Chaque mètre carré sécurisé nous permet de voir le village retrouver une vie paisible.»
Cet article de Markus Schindler (FSD) a été publié dans la revue du Département d’État américain