Pour sensibiliser les populations affectées aux risques liés aux engins explosifs, les organisations de lutte antimines procèdent traditionnellement à des présentations « en chair et en os ». Aujourd’hui, les moyens numériques et en particulier les réseaux sociaux permettent d’atteindre davantage de personnes et donc de promouvoir les comportements sécuritaires de manière plus efficace. Avec la pandémie de Covid-19, la transition vers un éducation digitale aux risques de mines s’est accélérée. La FSD tire un bilan réjouissant de ses premières campagnes de prévention sur les réseaux sociaux.
Depuis des années, les équipes de la FSD organisent des séances de sensibilisation à l’aide de marionnettes dans des écoles et maternelles en Ukraine, s’adressent à des assemblées de villageois dans des villages reculés des philippines, sillonnent les montagnes afghanes pour y rencontrer les bergers. La crise du Covid-19 et les restrictions aux déplacements et aux réunions qu’elle implique a mis un frein à ces activités. La FSD a donc rapidement dû mettre en place de nouveaux moyens pour continuer à prévenir les accidents dus aux mines et aux restes explosifs de guerre. Des campagnes ont ainsi été lancées sur les réseaux sociaux dans plusieurs pays.
-عزيزي المزارع
مع بدء موسم الحصاد في الحقول. يرجى الانتباه عند الاقتراب من الاراضي المتروكة و لم تتم زراعتها سابقا لاحتمال وجود العبوات الناسفة و المخلفات الحربية.
عند مشاهدتك لأي عبوة ناسفة او مخلف حربي او اي جسم غريب لا تحاول تحريكه و قم بتبليغ الجهات المختصة على الارقام المجانية.
١٨٢ دائرة شؤون الالغام
١١٥ الدفاع المدني
En Irak, nos équipes ont préparé de nombreuses vidéos de sensibilisation qui ont été publiées sur la page Facebook nationale de la FSD. Le potentiel de diffusion sur Facebook est immense, plus d’un Irakien sur deux étant actif sur la plateforme en 2020. « La plupart des vidéos s’adressent à une audience spécifique, par exemple les agriculteurs, les femmes ou les jeunes, explique Peter Smethers, chef de programme pour la FSD en Irak. Celles diffusées lors du confinement ont été particulièrement virales ». Une publication enjoignant les paysans à se montrer prudents lors de la période des récoltes a notamment été vue près de 30 000 fois. Cette campagne a été menée grâce au soutien du département d’État américain.
Le succès irakien a inspiré un projet-pilote similaire en Ukraine, qui a été mis en œuvre entre juin et août sur Facebook, via une page créée spécialement à cet effet : BezMin.info (« sans mines »). Des publications informatives ont alterné avec des posts plus ludiques et notamment des quiz. « Le but était d’engager le dialogue avec et entre nos destinataires, et les retours ont été largement positifs, se réjouit Olena Kryvova, cheffe de projet pour la FSD en Ukraine. Dans le futur, l’idée n’est toutefois pas de substituer la prévention en face à face par le virtuel : les deux stratégies sont complémentaires et doivent cohabiter.» Une campagne a également été lancée en septembre sur VKontakte, un site de réseautage social russe similaire à Facebook. L’objectif était d’atteindre les populations localisées dans la zone du pays hors de contrôle gouvernemental, le long de la frontière russe.
A Mindanao, une campagne de sensibilisation aux risques des mines financée par l’Union européenne a également été lancée sur Facebook en réaction aux restrictions liées au Covid-19. « Cette opération a eu beaucoup de succès, et a pour nous été riche d’enseignements, souligne Craig Dreghorn, conseiller technique senior pour la FSD aux Philippines. Nous avons pu comprendre la manière dont différents facteurs sont pris en compte par l’algorithme, comme la quantité de texte ou de liens vers d’autres sites, et allons donc calibrer nos futures publications pour assurer une diffusion maximale. »
Ces campagnes de sensibilisation aux risques des engins explosifs sur les réseaux sociaux ne sont qu’une des facettes de la transition numérique de la FSD. L’action humanitaire se tourne en effet de plus en plus vers les outils digitaux pour maximiser son impact. Nos équipes de démineurs en Afghanistan ont récemment troqué leurs bloc-notes, utilisés pour la collecte des données sur les engins explosifs trouvés, par des tablettes électroniques.